Être parents aujourd’hui…

Comment vivre sa parentalité sans se laisser happer par la pression sociétale ambiante et sans se perdre soi-même ?

Être parent aujourd’hui est un sacré défi ! L’évolution de nos sociétés modernes ne cesse de mettre la barre de plus en plus haute en terme d’éducation des enfants. En effet, suite au combat pour l’égalité des sexes, mais aussi aux nouvelles compositions familiales, et bien entendu avec l’avancée des neurosciences et de la psychologie de l’enfant, nos sociétés ont évolué avec de nouvelles connaissances sur le développement de l’enfant et sur les liens parents/enfants.

De nombreuses conceptions ont été petit à petit remises en question, mettant les parents au défi de réinventer leur vie de couple, leur vie familiale, et l’éducation de leurs enfants.

L’activité professionnelle, les courses et le ménage, la confection des repas, les activités des uns et des autres, le suivi de la scolarité, sont autant d’éléments pouvant générer du stress et des tensions au sein de la vie quotidienne.

Quelques astuces pour resserrer les liens entre parents et enfants et pour sortir des conflits :

• Le jeu : Le jeu va permettre à l’enfant de se rapprocher de l’adulte et d’accéder à une meilleure compréhension de ses attentes. En détournant l’attention qui était jusqu’alors focalisée sur un point de tension, le jeu facilitera également la coopération au sein de la vie familiale et contribuera à réduire les tensions. Il contribue également à une meilleure compréhension des émotions de chacun, et facilite leur gestion.
• Laissez libre court à votre créativité : Improviser un petit scénario pour motiver votre enfant à ranger sa chambre, ou encore inventer une danse pour favoriser l’habillage de votre enfant, sont des astuces qui amusent les enfants, et qui leur donne envie de s’investir dans la vie quotidienne et familiale. Cela permet également de partager un moment agréable en famille, où chacun prend conscience de sa place et de ses responsabilités.
• Les routines : Les routines sont également un bon moyen de faciliter l’organisation quotidienne au sein de votre foyer. Des consignes imagées, verbales ou motrices lorsqu’elles sont répétées chaque jour au même moment de la journée apportent de réels repères aux enfants, ils peuvent se projeter et mieux accepter les différentes étapes de la journée qui les attends. La mise en place de « routines » permet à l’enfant de se sentir en sécurité et de gagner en autonomie. Il prend ainsi des habitudes au quotidien, il saura quoi faire et à quel moment le faire, ce qui le valorisera et lui donnera confiance en lui et en ses parents. La vie quotidienne au sein du foyer est rendue plus agréable, lorsque les règles de vie sont acceptées de manière naturelle et « automatique ».
• Mettez des limites : L’instauration de limites est essentielle pour maintenir la vie de famille dans un environnement équilibré et apaisé. Il y a des règles qui sont indispensables pour protéger l’enfant du danger, d’autres qui vont répondre à ses besoins vitaux, et de manière générale les règles vont permettre à l’enfant d’apprendre à vivre en communauté, dans le respect de soi et de l’autre. La mise en place de règles est donc structurante pour l’enfant, elle lui garantit une sécurité physique et lui apporte des repères stables et sécurisants afin de suivre un développement équilibré et acquérir diverses compétences. A l’inverse, l’absence de limite peut générer de l’angoisse chez un enfant qui se trouvera alors seul maître de ses désirs, sans pour autant avoir la capacité à en gérer les conséquences.

Stress, anxiété, ...

Le stress désigne une réaction d’adaptation à une perturbation de l’équilibre mental et du bien-être. Lors d’un stress, le corps tente de monopoliser toutes ses facultés pour dominer la situation ou, à l’inverse, la fuir.

Ces réactions face à une situation stressante sont banales et surviennent chez tout un chacun à certains moments de la vie. Le stress peut même dans certains cas s’avérer utile, en mobilisant les énergies et les efforts de l'individu.

Si la plupart du temps ces situations sont plutôt bien gérées, il arrive parfois que ce stress, cette anxiété perdure et devienne trop lourde, trop pesante, voire empêche une personne d’agir. S’en suit une phase d’épuisement, de fatigue intense, de colère et potentiellement de dépression.

Il n'y a pas de causes précises et établies au stress. Il n'est jamais une réponse automatique ni invariable. Face à une même situation, les individus réagissent différemment.

Il existe des facteurs aggravants comme certaines épreuves de vie ou certains états psychiques, durant lesquels votre organisme est plus sujet à développer des réactions en spirale, provoquant un épuisement mental.

Quand consulter ?

Lorsque les situations de stress se succèdent et vous dépassent, et que vous avez sans cesse la boule au ventre, vous avez du mal à trouver le sommeil, des tensions musculaires, des tremblements, une fatigue chronique, la sensation que vous ne pouvez vous arrêter de penser…

Lorsque l’anxiété s’est généralisée et que vous vous sentez envahi par les stress, et que vous ne parvenez pas à trouver une solution pour trouver un apaisement, ni même à penser, vous pouvez vous faire aider d’un professionnel.

Lorsqu’une situation difficile génère du stress et de l’anxiété de manière prolongée chez une personne, et que cette situation ne parvient pas à être dépassée, cela peut conduire la personne vers un état d’épuisement général duquel elle ne parvient plus à sortir en mobilisant ses propres ressources. C’est état correspond au concept de « burn out », qui renvoie à un état de fatigue ou de frustration causé par le dévouement à une cause, à un mode de vie ou à une relation qui n’a pas répondu aux attentes. Cet état est souvent mis en relation avec la situation professionnelle de la personne, pourtant la situation professionnelle n’est jamais la seule cause du burn out, mais les causes peuvent être multiples et liées aux déterminants individuels des personnes.

Quand consulter ?

Lorsque la sensation de fatigue devient chronique, que vous vous rendez à votre travail avec la boule au ventre, que l’épuisement perdure et que vous ne parvenez pas à trouver des solutions pour trouver un apaisement, vous pouvez vous faire aider d’un professionnel.

Pour aller plus loin

Zawieja Philippe, « Le burnout, mal du siècle », Sciences Humaines, 2017/3 (N° 290), p. 17-17.

Transmissions générationnelles

Les transmissions familiales peuvent se faire de manière intergénérationnelle c’est-à-dire d’une génération qui est en contact avec une autre génération, mais aussi de manière trans-générationnelle. Dans ce cas, des événements vécus - notamment traumatiques - par une génération antérieure et disparue peuvent exercer une influence sur leur descendance. Ce phénomène s’explique par l’absence de symbolisation de ces événements traumatiques.

« Dans les familles où existe un secret douloureux remontant à la génération précédente, les enfants finissent par taire toutes leurs questions de peur de réveiller la souffrance de leurs parents. Au contraire, dans les familles où les parents évoquent leurs souffrances personnelles en expliquant à leurs enfants qu’ils n’en sont pas responsables, ceux-ci se sentent libres de poser au fur et à mesure les questions qui leur viennent à l’esprit. » Serge TISSERON

Pourquoi consulter ?

Le psychologue clinicien vous offrira un espace de parole neutre et bienveillant, propice au déploiement de l’inconscient et au travail d’élaboration symbolique.

Pour aller plus loin

Tisseron Serge, « La transmission troublée par les revenants et les fantômes », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 2007/1 (n° 38), p. 29-42.

Ouvrage : « Aïe, mes aïeux ! », Ancelin Shützenberger

Crise sanitaire et confinement…

Quels effets sur la santé ?

Suite à la crise sanitaire à laquelle nous avons été confrontés, nombreux s’interrogent sur les conséquences du confinement sur notre santé et sur celle de nos enfants.

Il est indéniable que l’isolement comme nous l’avons vécu durant de nombreuses semaines a pu avoir des effets délétères sur la santé mentale. En effet, la limitation des liens sociaux, mais aussi la diminution voire l’absence d’activité physique régulière, durant plusieurs semaines, entraînent des conséquences somatiques et psychologiques bien réelles : le repli sur soi, l’anxiété, les ruminations, des troubles intestinaux, des troubles du sommeil, une humeur dépressive, …

Pour pallier à l’isolement, il ne faut pas hésiter à partager ses ressentis avec ses proches, sa famille, ses amis, ses collègues, par rapport à cette situation, afin d’éviter d’accroître son sentiment de solitude pouvant mener à une perte de l’estime de soi. D’autre part, il est déconseillé d’écouter les informations télévisées plusieurs fois par jours, afin d’éviter de collecter un flot d’informations qui pourraient être contradictoires et générer davantage de stress et d’anxiété.

Pour éviter de se laisser happer par tous ces éléments négatifs liés à la crise sanitaire et au confinement, vous pouvez miser sur votre imagination et votre créativité pour conserver des liens avec vos proches et continuer d’avancer. En effet, cette privation de liberté peut également être perçue comme une opportunité pour se recentrer sur soi et sur l’essentiel, à savoir ce qui vous porte et vous fait vivre.

Pour certains individus qui ne parviendraient plus à faire face aux difficultés engendrées par la crise sanitaire, il est parfois nécessaire de consulter un psychologue afin d’être accompagné pour retrouver son équilibre interne.

Après le confinement … on fait comment ?

Après avoir été privés durant plusieurs semaines de contacts quotidiens avec nos proches, nos familles, nos collègues, nous voilà enfin autorisés à retrouver une vie presque normale. Même si la vie reprend petit à petit son cours, nous sommes encore loin d’être libres de nos mouvements, l’anxiété et la peur persistent dans le quotidien des adultes comme des enfants. De plus, la situation de confinement nous a contraints à revoir nos modes de vie à commencer par nos modes de communication, ainsi que nos modes de consommation, ce qui a finalement engendré beaucoup de changements dans la vie de tout un chacun, privilégiant le virtuel et le distanciel.

Reprendre sa « vie d’avant » après une longue période d’absence de contacts humains, après avoir modifié ses habitudes et ses repères, et même pour certains après une longue période d’inactivité professionnelle, ce n’est pas si simple !

Afin de reprendre le cours de la « vie normale » repartez sur des bases stables :

• Allez faire vos courses, votre marché où vous aviez l’habitude de les faire, reprenez cette activité sportive qui vous permettait de prendre un peu de temps pour vous et qui vous permettait d’évacuer le stress quotidien.
• Retrouver vos amis dans un endroit que vous aviez l’habitude de fréquenter auparavant, cela permet de retrouver ses repères et de vivre une expérience agréable – à coup sûr !
• Privilégiez les grands espaces aux endroits exigus, où très fréquentés, cela favorisera votre sentiment de liberté, vous accèderez peut-être même une forme de détente.
• Du côté professionnel, si le bilan après crise a révélé beaucoup de pertes et de chamboulements pour vous, la situation de reprise à la normale devrait vous permettre de retrouver quelques repères plus anciens. Si la crise sanitaire vous a contraint à redoubler d’effort en terme de créativité et de nouvelles méthodes de travail, poursuivez dans cette lancée et laissez libre court à votre créativité en terme d’organisation au sein de votre travail.
• Partagez votre ressenti avec vos amis, votre famille, concernant la crise sanitaire et la manière dont vous l’avez vécue, vos questionnements et vos peurs. Au-delà du soutien que cela pourrait vous apporter, c’est aussi un bon moyen pour reprendre des relations profondes et sincères, réapprenez à vous écouter les uns les autres.